L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, se penche sur les conflits en Ukraine et en Palestine en apportant une perspective historique. En tant qu’historien, il met en lumière des événements passés qu’il considère cruciaux pour comprendre les enjeux actuels en Europe de l’Est et au Moyen-Orient.
L’Ukraine et l’Héritage de la Crise des Missiles de Cuba
Laurent Gbagbo fait un parallèle entre la guerre en Ukraine et la Crise des missiles de Cuba de 1962. Il rappelle qu’à l’époque, l’Union soviétique, dirigée par Nikita Khrouchtchev, avait installé des missiles nucléaires à Cuba, à proximité des côtes américaines. En réponse, le président américain John F. Kennedy avait menacé de déclencher une guerre mondiale si ces missiles n’étaient pas retirés. Après des négociations tendues, les missiles furent finalement enlevés, évitant ainsi un conflit majeur.
Pour Gbagbo, cette histoire montre une similitude frappante avec la situation actuelle en Ukraine, où les États-Unis et leurs alliés cherchent à étendre l’influence de l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie. « Ils veulent étendre les pouvoirs de l’OTAN jusqu’en Ukraine, c’est-à-dire à quelques kilomètres de Moscou », explique-t-il, soulignant que la réaction de la Russie aujourd’hui rappelle celle des États-Unis en 1962. Ainsi, selon lui, il n’est pas surprenant que Moscou réagisse avec force à cette tentative d’expansion, tout comme Washington l’avait fait à l’époque.
La « Faute Majeure » de l’ONU dans le Conflit Israélo-Palestinien
Concernant le conflit israélo-palestinien, Gbagbo pointe une erreur historique qu’il attribue à l’ONU. Il considère la création de l’État d’Israël en 1948 comme une « faute majeure » dans la gestion des terres au Moyen-Orient. Selon lui, bien que l’ONU ait voulu résoudre le problème des persécutions subies par les Juifs, elle a négligé de créer simultanément un État palestinien, ce qui a entraîné un conflit durable.
« Les derniers Juifs sont partis d’Israël en 135 de notre ère. Ils reviennent en 1948, presque 2 000 ans plus tard. Mais il y avait des gens qui vivaient déjà là », souligne-t-il. Gbagbo pense que l’ONU aurait dû instaurer deux États dès le départ. Aujourd’hui, il estime que la solution à deux États reste la meilleure voie pour résoudre ce conflit. Toutefois, il avertit que plus le temps passe, plus cette solution devient difficile à mettre en œuvre, notamment en raison de la politique de colonisation menée par Israël depuis les années 1970. « Israël grignote progressivement les territoires palestiniens, ne laissant à ces derniers qu’une portion réduite », déplore-t-il.
Un Appel à la Réflexion Historique
Pour Laurent Gbagbo, l’histoire est un outil précieux pour comprendre les conflits contemporains. En reliant les événements actuels à des crises passées, il offre une perspective différente sur les motivations des grandes puissances impliquées. Que ce soit en Ukraine ou en Palestine, il insiste sur la nécessité de tirer des leçons du passé pour éviter des erreurs similaires à l’avenir.