« Tokk fi, tekki fi, meun na nekk. » Rester au pays et réussir est possible, telle est la conviction des nouvelles autorités sénégalaises qui misent sur l’employabilité des jeunes pour réaliser cet objectif.
Modou Diagne, Secrétaire permanent du Comité de lutte contre l’émigration irrégulière (Cilmi), a affirmé que des programmes sont en place pour permettre aux jeunes d’acquérir des métiers. « Nous voulons d’abord leur offrir des opportunités d’emploi », a-t-il déclaré. Le Cilmi collabore avec des agences telles que la 3Fpt, l’Anpej et la Der, qui sont chargées de financer des projets destinés aux jeunes. De plus, des partenaires techniques et financiers soutiennent ces initiatives pour inciter les jeunes à rester au Sénégal.
« Il est possible de réussir au pays », a insisté Diagne, soulignant que les motivations des jeunes qui émigrent vers l’Europe ne sont pas toujours les mêmes. « Tous aspirent à une vie meilleure, mais les autorités s’efforcent de créer des conditions propices pour qu’ils choisissent de construire leur avenir ici », a-t-il ajouté.
Hier, un atelier a été organisé pour présenter le Cilmi, qui remplace le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière. Ce nouveau comité a élargi ses missions pour coordonner les actions de tous les ministères et structures impliqués dans la lutte contre la migration clandestine, tout en promouvant la migration légale et circulaire.
La stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, assortie d’un plan d’actions opérationnel, s’étend sur dix ans, de 2023 à 2033. Elle vise à réduire les départs irréguliers grâce à une approche collaborative avec tous les acteurs concernés, y compris les ONG et les associations de migrants.
Diagne a précisé que « la mise en œuvre de cette stratégie dépendra des résultats obtenus dans cette lutte ». Les participants ont été invités à contribuer à ce plan, qui est évolutif et adaptable en fonction des propositions pertinentes.
Cependant, les autorités devront relever plusieurs défis, car la lutte contre la migration irrégulière implique une vingtaine de ministères. « Il était nécessaire de créer un organisme pour coordonner les actions de toutes ces structures afin d’assurer une efficacité maximale », a-t-il expliqué.
Face à une recrudescence des départs par pirogue, souvent tragiques, les autorités sont conscientes de l’urgence d’agir. Le Cilmi vise à instaurer un référentiel solide pour réduire de manière significative ces départs dans les trois prochaines années, avec l’ambition de les éradiquer d’ici 2033.