Le 31 octobre 2024, Bassirou Kébé, le nouveau Directeur de la Société Nationale des Habitations à Loyer Modéré (SNHLM), a lancé un pavé dans la mare en affirmant avoir découvert un détournement de 700 millions FCFA et une dette de 12 milliards FCFA dans les comptes de l’organisme qu’il dirige. Cette déclaration a immédiatement suscité une réaction de son prédécesseur, Mamadou Sy Mbengue, qui, bien qu’il ne conteste pas les chiffres avancés, a tenu à défendre son bilan.
M. Mbengue a reconnu la dette de 12 milliards FCFA, la qualifiant de « normale et justifiée » pour une société nationale de cette envergure, qui dispose de créances supérieures à 19 milliards FCFA et d’un total bilan de plus de 72 milliards FCFA, des chiffres confirmés par les Commissaires aux Comptes au 31 décembre 2023. Il a souligné que cette dette a permis à la SNHLM de fonctionner comme une entreprise privée, acquérant du foncier, aménageant des sites et construisant des logements, et a affirmé que sans cet endettement, l’entreprise aurait déjà fermé ses portes.
M. Mbengue a également évoqué l’avancement des nombreux projets immobiliers lancés sous sa direction, allant de Dakar à Ziguinchor, et a précisé que près de 50 % de l’endettement était lié à un dossier concernant les Maristes. Il a rappelé qu’une décision de l’État avait permis de débloquer 17,2 milliards FCFA pour indemniser les co-propriétaires d’immeubles menacés de ruine, mettant ainsi fin à un coût de 80 millions FCFA par mois pour la prise en charge de ces copropriétaires.
Concernant les allégations de détournement, M. Mbengue a précisé que celles-ci concernent des épargnes de particuliers et non des fonds de la SNHLM, ajoutant que ces détournements sont antérieurs à son mandat.
En fin M. Mbengue a réaffirmé les réalisations de son mandat, notamment la relance de la production, la résolution des problèmes liés aux Maristes et à Diamniadio, ainsi que l’amélioration des conditions de travail du personnel. Ces réalisations ont permis à la SNHLM de passer d’une situation déficitaire à une société excédentaire pendant ses quatre années de gestion.