Le chancelier allemand, Olaf Scholz, rejette toute idée de tenir des élections législatives anticipées, malgré le résultat décevant des élections européennes pour les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux.
Le porte-parole de Scholz, Steffen Hebestreit, a affirmé que l’option des élections anticipées, évoquée par certains membres de l’extrême droite et des conservateurs, n’a jamais été envisagée sérieusement. Il a souligné que la date des élections régulières est déjà fixée à l’automne 2025 et que le gouvernement prévoit de respecter ce calendrier. Hebestreit a également mis en lumière les différences entre le système politique français, où le président joue un rôle prépondérant, et le système allemand où le chancelier et son gouvernement exercent le pouvoir exécutif.
Bien que les trois partis de la coalition au pouvoir aient recueilli moins d’un tiers des voix aux élections européennes, ils ont tous perdu du terrain, notamment les Verts. En revanche, les conservateurs de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et leur allié bavarois, la CSU, ont remporté une victoire significative avec 30% des voix, suivis par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) avec 15,9%.
Markus Söder, chef de la CSU, a appelé à des élections anticipées et à un « nouveau départ » pour le pays, affirmant que le gouvernement Scholz n’avait plus le soutien de la population. De son côté, la co-présidente de l’AfD, Alice Weidel, a exhorté Scholz à ouvrir la voie à de nouvelles élections au lieu de gouverner contre la volonté de la majorité de la population.
Depuis la création de la République fédérale d’Allemagne en 1949, des élections anticipées n’ont eu lieu qu’à trois reprises, après l’échec d’un vote de confiance au Bundestag : sous les mandats de Willy Brandt en 1972, Helmut Kohl en 1982 et Gerhard Schröder en 2005.