L’ONU a récemment publié un rapport alarmant sur les conditions périlleuses rencontrées par les migrants voyageant à travers le Sahara pour atteindre les côtes nord-africaines de la Méditerranée. Intitulé « Dans ce périple, on s’en fiche de savoir si tu vis ou si tu meurs », ce rapport met en lumière une augmentation significative des dangers et du nombre de personnes empruntant ces voies terrestres.
Selon ce document, élaboré à partir d’interviews de plus de 30 000 migrants entre 2020 et 2023, les routes terrestres à travers le Sahara sont devenues deux fois plus meurtrières que la route maritime de Méditerranée centrale menant à l’Europe, où près de 800 C ont déjà été enregistrés cette année.
Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU pour la Méditerranée occidentale et centrale, a souligné lors d’une conférence de presse à Genève que les témoignages des migrants font état de cadavres abandonnés et de corps jetés dans le désert. Les conditions extrêmes, les accidents et l’absence de structures d’aide adéquate condamnent souvent ces voyageurs à une mort certaine.
Malgré ces dangers accrus, le nombre de migrants fuyant les situations précaires dans leurs pays d’origine continue d’augmenter. Les crises économiques, les conflits au Sahel et au Soudan, ainsi que les impacts du changement climatique sont parmi les principales raisons citées pour cette migration. Les statistiques de l’ONU indiquent également une augmentation significative des arrivées en Tunisie entre 2020 et 2023.
Le rapport met en lumière les risques auxquels sont exposés les migrants tout au long de leur périple, notamment les violences physiques (mentionnées par 38% des interviewés), les risques de décès (14%) et les violences sexuelles (15%). Les enlèvements (18%) et même le trafic d’organes (estimé à plusieurs « centaines » de cas) sont également des réalités tragiques auxquelles ces voyageurs font face.
Vincent Cochetel a également souligné que les trafiquants et les passeurs ne sont pas toujours les seuls responsables des violences subies par les migrants, citant également des gangs, des forces de l’ordre et des groupes rebelles ou jihadistes.
Ce rapport vise à sensibiliser les responsables politiques et à renforcer les mesures de protection pour ces populations vulnérables, tout en cherchant des solutions pour prévenir ces abus et violations des droits humains.