Mohamed Ali Bathily, opposant politique et ancien ministre, a été inculpé au Mali, rejoignant ainsi les onze dirigeants d’opposition de la Déclaration du 31 mars, arrêtés le 20 juin dernier lors d’une réunion politique chez l’un d’eux. À plusieurs reprises ministre, notamment à la Justice, il avait été initialement libéré en raison de son statut d’avocat. Cependant, la justice l’a finalement rattrapé, après que les dix autres avaient déjà été inculpés, principalement pour « opposition à l’exercice de l’autorité légitime ».
Depuis le 5 juillet 2024, Mohamed Ali Bathily était en garde à vue, et le 8 juillet, il a été placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction du Tribunal de la Commune 5 de Bamako. Ce mardi, il doit être transféré de la Maison centrale d’arrêt de Bamako à la prison de Dioïla, située à 160 kilomètres de la capitale, où il rejoindra certains de ses camarades également détenus.
Selon une source judiciaire, Mohamed Ali Bathily, comme les dix autres dirigeants d’opposition inculpés le 24 juin dernier, est accusé d' »attentat » et de « complot » contre le gouvernement, ainsi que d' »opposition à l’exercice de l’autorité légitime » portant « atteinte à l’ordre public » ou tentative de, en vertu des articles 45, 46 et 84 du Code pénal malien.
Ces onze personnalités, anciens ministres et leaders de partis politiques, ont été arrêtées alors qu’elles travaillaient sur un projet de règlement intérieur pour leur regroupement, ainsi que sur des actions communes telles que des conférences de presse et des rassemblements, visant à promouvoir le retour à l’ordre constitutionnel.
En avril dernier, les autorités de transition ont suspendu indéfiniment les activités politiques des partis et associations au Mali, posant ainsi un problème majeur.
En raison de son statut d’avocat, Mohamed Ali Bathily avait été libéré, bénéficiant d’une procédure spécifique. Cependant, le Procureur général près la Cour d’appel a déposé une plainte suite à une notification du Bâtonnier de l’ordre des avocats.