Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a annoncé avoir dissuadé le Premier ministre Ousmane Sonko de présenter sa Déclaration de politique générale (DPG) devant un jury populaire. Lors d’une conférence de presse tenue au Palais de la République, marquant les 100 premiers jours de son mandat, le chef de l’État a indiqué avoir demandé à Sonko de surseoir à cette déclaration afin de permettre à l’Assemblée nationale de mettre à jour son règlement intérieur.
Une volonté de dialogue
Faye a précisé qu’il avait engagé des discussions avec le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, pour désamorcer la crise institutionnelle qui a émergé suite à l’ultimatum fixé par Sonko. Ce dernier avait exigé une mise à jour du règlement intérieur de l’Assemblée d’ici le 15 juillet, menaçant de tenir sa DPG en dehors de l’Hémicycle si ses exigences n’étaient pas satisfaites.
« J’ai demandé au président de l’Assemblée de réintégrer les dispositions précédemment en vigueur pour permettre au Premier ministre de faire sa DPG », a déclaré Faye, tout en soulignant l’importance du dialogue. Une réunion est prévue mardi pour rassembler les présidents de groupe parlementaires afin de trouver une solution à cette impasse.
Les tensions politiques ne doivent pas mener à une crise
Le Président Faye a insisté sur le fait que les tiraillements politiques ne devraient pas conduire à une crise inutile. Il a rappelé que les divergences sont naturelles en politique, mais que le respect des lois et des procédures est essentiel. Le chef de l’État a exprimé son inquiétude face au discours du Premier ministre, qui pourrait inciter à la violation de la loi organique régissant le débat d’orientation budgétaire.
« Le Document d’orientation budgétaire doit être discuté dans le respect des délais légaux. Le discours du Premier ministre ne justifie en aucun cas une telle dérive », a-t-il ajouté.
Une position de médiation
Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son engagement à rester au-dessus des tensions politiques, dans la continuité de son discours du 3 avril, où il avait promis d’être un président rassembleur. Il a souligné l’importance d’éviter les tumultes du passé pour le bien du Sénégal.
Le chef de l’État appelle à un climat de dialogue constructif afin de garantir le bon fonctionnement des institutions et le respect des lois.