Dans un communiqué publié hier, un collectif d’avocats a exprimé sa vive inquiétude concernant l’enlèvement présumé de l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo. Ce dernier aurait été extrait de sa cellule le 12 juillet dernier, sans respecter les procédures judiciaires en vigueur. Abdoulaye Ballo, ainsi que cinq autres individus dont l’ancien secrétaire général de la présidence sous Bah Ndaw, avait été arrêté et détenu au secret en septembre et octobre 2021 pour une tentative présumée de coup d’État.
Actuellement incarcéré au camp 1 de la gendarmerie de Bamako, l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo aurait été extrait de sa cellule en début de soirée, il y a un peu plus de trois semaines, pour une destination inconnue. Selon ses avocats, ce déplacement nocturne n’a pas été signalé au procureur, ce qui constituerait, selon la législation malienne, une infraction grave d’enlèvement aggravé.
Ce cas rappelle celui de son co-détenu, le colonel Kassoum Goita, qui avait disparu dans des circonstances similaires le 31 mai 2024. À ce jour, les proches de l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo n’ont reçu aucune information sur son sort et n’ont pu établir aucun contact avec lui, que ce soit direct ou indirect.
Face à cette situation alarmante, le collectif d’avocats appelle à l’ouverture d’une enquête judiciaire afin que toute la vérité soit faite sur ces événements. Ils réclament également le respect des principes d’indépendance de la justice ainsi que des engagements du Mali en matière de lutte contre les enlèvements et la torture. Ils interpellent en outre le ministre de la Justice pour qu’il prenne des mesures adéquates.
L’affaire en question concerne également Kassoum Goita, ancien putschiste et ex-chef de la sécurité d’État, ainsi que l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo, tous deux accusés de tentative de coup d’État. En outre, le docteur Kalilou Doumbia, ancien secrétaire général de la présidence sous Bah Ndaw, ainsi que trois autres prévenus, sont incarcérés depuis trois ans sans que leur procès n’ait encore eu lieu.