Dans l’est de la République Démocratique du Congo, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Au cours des deux derniers mois, plus de 500 civils ont été tués dans diverses attaques menées par des groupes armés locaux et les Forces Démocratiques Alliées (ADF), une organisation affiliée au groupe État islamique, dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu.
Ce week-end, une conférence de presse tenue à Butembo par des chefs coutumiers et des acteurs de la société civile a révélé l’ampleur tragique de la situation. Selon leurs déclarations, les violences ont entraîné la mort de centaines de personnes, malgré la présence de plusieurs groupes armés locaux prétendument alliés à l’armée congolaise, appelés les Wazalendo. Eugène Mwami Viringa Mayani, chef de groupement des Babika en secteur des Bapere, a exprimé sa condamnation des massacres, qualifiant la situation d’« inacceptable ».
Mwami Viringa Mayani a appelé au déploiement immédiat des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans la région et a exigé le retrait des groupes armés locaux. « Nous n’avons confiance qu’en les FARDC pour restaurer la sécurité », a-t-il déclaré, recommandant l’évacuation des groupes armés de Mangurejipa et un déploiement renforcé des FARDC dans la zone.
Depuis juin, le territoire de Lubero a été le théâtre de violentes attaques orchestrées par les ADF, exacerbant une insécurité croissante dans la province du Nord-Kivu. En réponse à cette crise, le chef de l’État congolais a décrété l’état de siège dans la région il y a plus de deux ans, dans le but de stabiliser l’Ituri et le Nord-Kivu. Cependant, la persistance des violences soulève des questions sur l’efficacité de cette mesure.