Le climat politique en République Démocratique du Congo est en ébullition après les récentes accusations de Félix Tshisekedi. Sur les ondes de Radio Top Congo, le président congolais a directement accusé son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être derrière l’alliance politico-militaire connue sous le nom de « Fleuve Congo », qui inclut le M23 et Corneille Nangaa. Selon Jeune Afrique, cette accusation, qui n’est pas nouvelle parmi les proches de Tshisekedi, est maintenant portée publiquement par le président lui-même, ajoutant du poids aux allégations. En avril dernier, Augustin Kabuya, le secrétaire général du parti de Tshisekedi, avait déjà fait des déclarations similaires.
L’Observateur Paalga note que la déclaration de Tshisekedi donne une nouvelle dimension à l’affaire. « Tant que les accusations venaient de second couteaux, on pouvait douter de leur fondement », explique le quotidien. « Mais maintenant, avec la déclaration du président, on présume qu’il dispose de preuves solides pour soutenir ses accusations. » Objectif Infos ajoute que cette prise de position risque de susciter une vague de réactions au sein de l’opinion publique.
La RDC accuse depuis plusieurs mois le Rwanda de soutenir la rébellion du M23. Lier Joseph Kabila à cette alliance implique de soupçonner des liens avec Kigali, ce qui complique davantage les relations entre les deux pays. Aujourd’hui au Faso se demande si l’accusation récurrente de Tshisekedi contre le Rwanda pourrait également impliquer Kabila comme étant proche de Kagame.
Dans un contexte de crise sécuritaire déjà très préoccupant, la déclaration de Tshisekedi pourrait exacerber la situation. L’Observateur Paalga avertit que « la moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres », malgré le cessez-le-feu récemment négocié par les États-Unis et l’Angola. La BBC Afrique rapporte que des affrontements sporadiques continuent de se produire, avec les rebelles prenant de nouveaux villages.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée dans la presse congolaise ou rwandaise. Cependant, le reste du continent s’inquiète de nouvelles tensions. Aujourd’hui au Faso prédit que cette déclaration « pourrait encore aggraver une atmosphère déjà tendue en RDC, marquée par une situation sécuritaire dégradée et une économie fragile ».