Une semaine après la défaite électorale sérieuse de l’ANC en Afrique du Sud, le parti au pouvoir exprime son intention de former un gouvernement d’union nationale. L’ANC, rappelons-le, n’a obtenu que 40% des suffrages lors des élections générales, perdant ainsi sa majorité absolue. La porte-parole de l’ANC a confirmé l’ouverture de pourparlers exploratoires avec divers partis d’opposition. Aujourd’hui, le puissant comité exécutif national de l’ANC se réunit en huis clos pour examiner les différentes options.
Le NEC, composé des 80 principaux dirigeants de l’ANC, se réunit actuellement en banlieue de Johannesburg pour discuter d’un éventuel gouvernement de coalition. La question se pose : avec qui former cette coalition ? D’un côté, il y a l’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition de tendance libérale. De l’autre, les Combattants pour la liberté économique de Julius Malema ou encore MK, de Jacob Zuma, devenu la deuxième formation de l’opposition.
Le choix de l’alliance s’avère délicat, car l’ANC compte plusieurs courants internes. Les proches du président Cyril Ramaphosa semblent enclins à se rapprocher de l’Alliance Démocratique. Cependant, la principale centrale syndicale, la Cosatu, et le parti Communiste, membres de ce comité exécutif, rejettent une alliance avec ce mouvement jugé trop libéral. Des manifestations de protestation ont lieu en ce moment même devant l’hôtel où se tient la réunion.
L’ANC a confirmé des discussions préliminaires avec plusieurs formations politiques, à l’exception de MK, qui refuse de négocier tant que le président Cyril Ramaphosa est en poste.
Une décision pourrait être prise ce jeudi, demain, voire la semaine prochaine, mais le comité est profondément divisé. Il doit choisir un partenaire pour ouvrir la voie à des négociations et éventuellement parvenir à un accord d’ici une dizaine de jours, avant que l’Assemblée nationale ne se réunisse et désigne le président de la République.
En l’absence d’un accord sur un gouvernement d’union nationale, l’ANC devra faire face à un gouvernement minoritaire. Ils pourront reconduire l’actuel chef de l’État, puisqu’ils n’ont besoin que d’une simple majorité. Cependant, sans accord, ils devront négocier au cas par cas chaque fois qu’ils voudront faire adopter une loi à l’Assemblée nationale.