Lors de son passage à l’émission Grand Jury de la RFM le dimanche dernier, Fadilou Keïta, Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a évoqué un rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) qui met en lumière une dette de 3,5 milliards de francs CFA qu’Ahmed Khalifa Niass et Samuel Sarr devraient à l’État du Sénégal. Une déclaration qui a immédiatement fait réagir Ahmed Khalifa Niass, un homme d’affaires et religieux influent, qui a vigoureusement contesté cette affirmation.
Ahmed Khalifa Niass revendique une créance de 3,7 milliards CFA
Ahmed Khalifa Niass, en réponse aux allégations de Fadilou Keïta, a affirmé que c’est plutôt l’État qui lui doit de l’argent, soit la somme de 3,7 milliards de francs CFA. Selon lui, cette somme correspond au coût de 40 véhicules de luxe qu’il aurait livrés à la Présidence de la République sous le mandat d’Abdoulaye Wade, en 2008, en amont du sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) à Dakar.
Se sentant lésé par la sortie médiatique de Fadilou Keïta, Ahmed Khalifa Niass a annoncé qu’il déposerait plainte contre lui, mais aussi contre sa mère, Nafi Ngom, qui a dirigé l’IGE à l’époque. « Mes avocats travaillent actuellement sur ce dossier », a-t-il déclaré au Walf Quotidien.
Des transactions bancaires à l’appui de ses revendications
Pour appuyer ses propos, Ahmed Khalifa Niass a précisé que les véhicules avaient été achetés par l’intermédiaire de sa société Africa Invest. Il affirme avoir pris en charge les frais de débarquement des véhicules au Port de Dakar avant de les livrer à la Présidence. Selon lui, les transactions effectuées pour l’acquisition des voitures sont parfaitement traçables via le système bancaire Switch, et il a fourni, toujours selon Walf Quotidien, des relevés bancaires attestant ces paiements.
Une dette qui reste impayée sous Wade et Macky Sall
Malgré plusieurs relances adressées à l’État, aussi bien sous les présidences d’Abdoulaye Wade que de Macky Sall, Ahmed Khalifa Niass affirme n’avoir jamais obtenu le paiement des 3,7 milliards de francs CFA qu’il réclame. « Jusqu’à présent, je continue de réclamer mon argent à l’État du Sénégal », a-t-il insisté, manifestant ainsi son mécontentement face à cette situation qui traîne depuis plus d’une décennie.
L’affaire risque de prendre une tournure judiciaire avec l’annonce de la plainte, et il faudra suivre de près les développements de ce dossier qui oppose Ahmed Khalifa Niass à l’État du Sénégal.