Le 7 octobre 2024, une réunion décisive s’est tenue au Palais de l’Unité de Yaoundé, sous la direction de Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence camerounaise. Cette rencontre visait à résoudre le long conflit opposant Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), et Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports. Ce bras de fer, qui a duré plusieurs mois, a perturbé la gestion des Lions Indomptables et du football camerounais, notamment à l’approche des éliminatoires de la CAN 2025.
Autour de Ngoh Ngoh, plusieurs personnalités influentes étaient présentes, notamment Oswald Baboke, adjoint au Cabinet civil de la Présidence et proche de Samuel Eto’o, ainsi que Philippe Mbarga Mboa, ancien ministre en charge de mission à la Présidence. Les deux principaux protagonistes, Eto’o et Mouelle Kombi, étaient également de la partie. Cette réunion marquait l’aboutissement d’un processus de réconciliation amorcé six jours plus tôt avec la publication d’un communiqué conjoint. Ce texte annonçait des changements dans l’encadrement technique des Lions Indomptables, démontrant une volonté apparente de surmonter les différends.
Cependant, certains observateurs jugent cette réconciliation comme une trêve provisoire, visant principalement à apaiser les tensions en attendant les derniers matchs de l’année. Un cadre du ministère des Sports confie que les personnes proposées par la Fécafoot pour intégrer le nouveau staff technique n’ont pas de contrat officiel, et ne recevront donc pas de salaire, mais simplement des primes de participation. En d’autres termes, seuls ceux nommés par la Présidence bénéficient d’un véritable statut.
Malgré les tensions apaisées, cette collaboration reste fragile. La Fécafoot conserve une influence significative, mais le ministère des Sports, sous le regard attentif de la Présidence, veille de près sur la gestion des équipes. Le sélectionneur Marc Brys continue de travailler avec son équipe initiale, tandis que les nouvelles recrues ne semblent jouer qu’un rôle mineur.
À court terme, cette réconciliation permet de stabiliser la situation. Toutefois, des questions demeurent sur la pérennité de cette entente, notamment avec les échéances cruciales des éliminatoires de la CAN 2025 et les matchs de novembre. Samuel Eto’o, fort de sa réputation et de son influence, voit cette période comme une opportunité pour renforcer son contrôle sur les sélections nationales. De son côté, Narcisse Mouelle Kombi, qui n’a pas hésité à défier Eto’o par le passé, compte bien maintenir sa position dans ce rapport de force délicat. L’avenir de cette collaboration repose donc sur la capacité des deux hommes à préserver cet équilibre fragile, sans retomber dans de nouvelles confrontations.