Le Premier ministre Ousmane Sonko ne prononcera finalement pas sa Déclaration de politique générale prévue ce vendredi. En effet, lors de son discours à la Nation, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette dissolution intervient dans un climat de tensions croissantes avec la majorité parlementaire, que le chef de l’État accuse de « ramer à contre-courant de la volonté du Peuple sénégalais ».
La dissolution de l’Assemblée, annoncée dès le 12 septembre, s’est concrétisée 24 heures avant la déclaration tant attendue du Premier ministre. Dans son discours, le président Faye a justifié cette décision en rappelant son serment de protéger les institutions du pays, insistant sur le fait que la majorité parlementaire avait ignoré la volonté populaire, clairement exprimée lors des élections du 24 mars 2024.
Des manquements parlementaires graves
Le président Faye a énuméré plusieurs raisons expliquant cette dissolution. Il reproche notamment à la majorité parlementaire d’avoir refusé de tenir le Débat d’orientation budgétaire, pourtant obligatoire selon l’article 56 de la loi organique sur les finances publiques, sous le prétexte d’un conflit politique. Ce manquement aurait, selon lui, terni l’image du Sénégal à l’international.
Le rejet d’un projet de révision constitutionnelle, qui visait à supprimer des institutions coûteuses comme le Haut-conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a également été pointé du doigt. Le président a souligné que ces réformes étaient nécessaires pour rationaliser les finances publiques.
Un autre point de discorde majeur a été la fixation par l’Assemblée d’une date pour la Déclaration de politique générale, une prérogative que le président accuse l’institution d’avoir usurpée, en violation de la Constitution et des lois organiques régissant son fonctionnement.
Des législatives prévues pour novembre 2024
En plus d’annoncer la dissolution de l’Assemblée, le président Bassirou Diomaye Faye a fixé les prochaines élections législatives au 17 novembre 2024. Il a exprimé sa volonté de donner la parole au Peuple pour décider si la nouvelle Assemblée reflétera les aspirations de changement exprimées lors des élections de mars 2024 ou si elle continuera à freiner les réformes promises.
Faye a conclu son discours en réaffirmant son engagement à garantir des élections libres et transparentes, tout en exhortant les citoyens à exercer leur souveraineté en votant pour une nouvelle législature qui réponde aux attentes du pays. « Que le meilleur gagne ! » a-t-il lancé, marquant ainsi le début d’une nouvelle étape politique pour le Sénégal.