À une semaine de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump intensifie ses attaques contre sa rivale démocrate, Kamala Harris, en multipliant les déclarations controversées. Cette stratégie, bien accueillie par sa base, pourrait cependant alarmer les électeurs indécis.
Récemment, Trump a dû gérer une polémique inattendue liée à des propos d’un humoriste sur Porto Rico, prononcés lors d’un meeting au Madison Square Garden. Tony Hinchcliffe, chargé de faire monter l’ambiance avant l’arrivée de Trump, a qualifié Porto Rico de « flottante d’ordures ». Ces remarques ont provoqué un tollé, poussant même des responsables républicains à se distancier de ces commentaires, tandis qu’une porte-parole du candidat a tenté de limiter les dommages auprès des six millions d’électeurs portoricains vivant aux États-Unis.
Trump, quant à lui, a minimisé la situation, la qualifiant de « fête de l’amour ». Cependant, son meeting a été marqué par des insultes ciblées contre Kamala Harris, la décrivant comme une vice-présidente « incompétente » et l’accusant d’ouvrir les portes aux migrants « criminels ». Il a même qualifié Harris de « droguée », poussant plus loin ses attaques avec des déclarations particulièrement vulgaires.
Sa rhétorique a pris une tournure particulièrement agressive, assimilant Harris à un « marxiste » et un « fasciste », tout en exprimant des opinions xénophobes sur les migrants, qu’il accuse d’ »empoisonner le sang » du pays. En réponse, Harris a dénoncé Trump, affirmant qu’il ne mérite pas de se tenir derrière le sceau présidentiel.
Les experts notent une radicalisation de son discours par rapport aux campagnes précédentes. Jérôme Viala-Gaudefroy, spécialiste en civilisation américaine, souligne que Trump s’illustre par un langage violent qui dépasse celui d’autres politiciens. Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles ont également relevé que Trump utilise un vocabulaire violent pour créer un climat de peur et se présenter comme le seul capable de faire face à ces menaces.
Comparé à des leaders populistes comme Modi, Orban ou Erdogan, Trump adopte une stratégie qui le présente comme le seul légitime à gouverner, tout en diabolisant ses adversaires. Cette tactique, baptisée « politique du doigt d’honneur », est appréciée par une partie de son électorat, qui valorise son rejet des conventions.
Néanmoins, cette approche pourrait se révéler risquée. En s’adressant principalement à ses partisans et en cherchant à motiver les abstentionnistes, Trump pourrait également aliéner les républicains modérés, dont chaque voix sera cruciale lors de l’élection du 5 novembre. À ce stade, le défi pour Trump sera de conserver l’enthousiasme de sa base tout en ne rebutant pas les électeurs indécis.