Cinq années supplémentaires pour la transition, cinq années de plus pour le capitaine Ibrahim Traoré, avec la possibilité de se présenter aux élections. Tel est le résultat des assises nationales du 25 mai, largement boycottées par les partis politiques traditionnels.
Selon le quotidien Aujourd’hui, « Pari gagné pour IB ». L’événement, initialement prévu pour deux jours, s’est achevé en une seule journée. Le journal note : « Un quinquennat complet pour « terminer » les terroristes, rétablir l’ordre et, lorsque la sécurité le permettra, offrir aux Burkinabè le goût épicé de la démocratie, avec IB comme candidat naturel ». Depuis son arrivée au pouvoir il y a 19 mois, le capitaine se positionne comme le principal acteur politique du pays.
Pour L’Observateur Paalga, le résultat des assises n’est pas surprenant. Le journal critique vivement la transition, soulignant que « même ceux qui doutaient du bien-fondé du projet n’auraient pas osé défier les souhaits du chef ». Malgré ses affirmations antérieures selon lesquelles il n’était pas intéressé par le pouvoir, le capitaine Traoré accepte maintenant cinq années supplémentaires à la tête du pays, dans l’attente de légitimer son pouvoir par les urnes.
Le bilan des 18 mois de gouvernance militaire est sans appel pour L’Observateur Paalga : les promesses de changement n’ont pas été tenues, la situation sécuritaire reste préoccupante et l’économie du pays est en difficulté.
Quant à l’avenir de cette transition prolongée, le journal reste sceptique quant à un réel apaisement sociopolitique, soulignant le mépris affiché par les nouveaux dirigeants envers toute critique et toute dissension.
Parallèlement, Le Monde Afrique souligne le recentrage du Burkina Faso vers de nouveaux partenaires internationaux depuis le coup d’État de septembre 2022, notamment en s’éloignant de la France au profit de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, ainsi que de ses voisins confrontés à des défis similaires.