À sept semaines d’une élection présidentielle déterminante, les tensions montent aux États-Unis. Mercredi, Donald Trump s’est lancé dans une attaque virulente contre les immigrés, tandis que sa rivale Kamala Harris s’efforce de séduire les électeurs issus des minorités, notamment la communauté latino-américaine.
Un récent sondage montre Harris devançant légèrement Trump dans deux États clés. Lors d’un meeting près de New York, l’ancien président républicain a annoncé qu’il se rendrait prochainement à Springfield, dans l’Ohio, une ville récemment secouée par des rumeurs racistes visant des immigrés haïtiens, accusés de comportements criminels.
« Springfield, jolie petite ville sans histoire, a vu 32.000 immigrés illégaux arriver en quelques semaines », a déclaré Trump devant ses partisans, en plaisantant sur le fait qu’il pourrait ne jamais revenir. Cette ville de 60.000 habitants, majoritairement blanche, a en effet accueilli 15.000 Haïtiens fuyant la crise dans leur pays, attirés par la croissance économique locale. Cependant, des fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, amplifiées par Trump, ont déclenché une série d’incidents, dont 33 alertes à la bombe. Le gouverneur républicain Mike DeWine s’est distancé de ces affirmations, tout comme J.D. Vance, colistier de Trump.
L’immigration, un thème central de la campagne, a dominé le discours de Trump, qui a qualifié les immigrés d' »animaux », « terroristes » et « criminels ». Il a accusé Kamala Harris d’avoir ouvert les frontières, la qualifiant de « présidente de l’invasion » si elle venait à remporter l’élection.
Pendant ce temps, Harris s’efforçait de consolider son soutien parmi les électeurs latinos. Lors d’un événement à Washington, elle a mis en garde contre les politiques d’expulsions massives et les camps de détention que Trump pourrait mettre en place s’il revenait à la Maison Blanche.
Sur le plan économique, la décision de la Réserve fédérale de baisser les taux d’intérêt a été perçue comme une opportunité pour Harris, qui peut ainsi défendre le bilan économique du président Biden face aux critiques de Trump, qui l’accuse d’avoir présidé à l’une des pires gestions économiques de l’histoire récente.
Selon le sondage de l’Université Quinnipiac, Harris dispose d’une avance de cinq points sur Trump en Pennsylvanie et au Michigan. Ces États clés pourraient déterminer l’issue de l’élection du 5 novembre. En Pennsylvanie, Harris est créditée de 51% des intentions de vote, contre 45% pour Trump. Une avance similaire est constatée dans le Michigan, bien que l’écart soit plus réduit dans le Wisconsin. Une défaite dans ces trois États compromettrait fortement les chances de Trump d’être réélu.
Cependant, Harris a connu un revers avec l’annonce du syndicat des chauffeurs routiers, l’International Brotherhood of Teamsters, qui a décidé de ne pas soutenir officiellement l’un des deux candidats, marquant une rupture avec une tradition de soutien aux démocrates qui durait depuis 25 ans.