Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 90 % des personnes aveugles dans le monde vivent dans des pays en développement, principalement en Afrique subsaharienne de l’Ouest et de l’Est, ainsi qu’en Asie du Sud. Dans ces régions à revenu faible ou intermédiaire, le taux de cécité est huit fois supérieur à celui des pays riches, soulignant l’ampleur du problème.
L’OMS estime que plus de 253 millions de personnes dans le monde souffrent d’un handicap visuel, tandis que 124 millions présentent des troubles de la vision non corrigés, tels que la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme. Ces chiffres alarmants confirment que la cécité constitue un défi majeur de santé publique mondial.
Lors de la Journée mondiale de la vue, célébrée le 10 octobre, Mamadou Faye, préfet de Bambey, a rappelé que la cécité entraîne d’énormes souffrances pour les personnes touchées, y compris une dépendance accrue, une mauvaise qualité de vie et parfois la mendicité. Cette situation affecte également les familles, en raison de la déperdition scolaire ou de la désintégration familiale, et pèse lourdement sur la société avec une baisse de la productivité et une augmentation des charges sociales.
Causes, impacts et traitements
Les principales causes de la cécité incluent les défauts de réfraction non corrigés, la cataracte non opérée, le trachome, la dégénérescence maculaire liée à l’âge, le glaucome, la rétinopathie diabétique et l’opacité cornéenne. Ces maladies touchent particulièrement les femmes, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Pourtant, il est important de souligner que 80 % des cas de cécité peuvent être évités ou guéris.
Les interventions pour prévenir et traiter les pertes d’acuité visuelle sont parmi les plus rentables et efficaces. Elles incluent la chirurgie de la cataracte, la prévention du trachome, la distribution d’ivermectine pour traiter la cécité des rivières, la vaccination contre la rougeole, la supplémentation en vitamine A pour prévenir la cécité infantile, et la fourniture de lunettes.
Ces actions permettent d’éviter 80 % des cas de cécité, dont 20 % proviennent de maladies évitables et 60 % de maladies curables. Pour relever ce défi, le préfet a insisté sur la nécessité de renforcer l’engagement politique des États, de mobiliser la population et d’accroître le soutien des partenaires techniques et financiers.