L’une des plus graves menaces pesant actuellement sur la santé publique aux États-Unis est l’érosion des canalisations en plomb, qui contamine l’eau potable de près de neuf millions de foyers. Le plomb, métal hautement toxique, peut causer des dommages irréversibles, en particulier chez les enfants, avec des effets dévastateurs sur le développement de leur cerveau.
Face à cette situation critique, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a récemment annoncé une nouvelle réglementation visant à remplacer l’intégralité des canalisations en plomb d’ici dix ans. Dans ce contexte, le président Joe Biden, à l’approche de la fin de son mandat, a décidé de faire de cette lutte une priorité nationale, marquant ainsi l’un de ses derniers combats de politique intérieure.
Une eau contaminée, un danger sous-estimé
Lors d’un meeting à Milwaukee, dans l’État du Wisconsin, Joe Biden a exprimé son indignation face à l’inaction passée concernant cette crise : « Le pire pour un parent, c’est de voir ses enfants exposés à des dangers invisibles, comme de l’eau contaminée. La question des canalisations en plomb n’a jamais été traitée comme une urgence nationale, mais je vous assure que cela va changer. »
Le plan de l’EPA inclut la création d’un inventaire national des canalisations en plomb et la mise en place de tests obligatoires dans toutes les écoles américaines. Le coût estimé de ce vaste chantier est d’au moins 45 milliards de dollars, et Biden a d’ores et déjà annoncé une enveloppe fédérale de 2,6 milliards pour soutenir cette initiative.
Un effort jugé insuffisant ?
Malgré ces annonces, les critiques n’ont pas tardé à se faire entendre. Les compagnies des eaux, notamment, estiment que le financement proposé reste insuffisant pour couvrir l’ampleur des travaux nécessaires. Elles préviennent que les coûts de remplacement pourraient se répercuter sur les factures d’eau des consommateurs et doutent que le délai de dix ans soit réaliste pour éliminer toutes les canalisations en plomb à travers le pays.
La complexité du problème réside également dans la répartition des canalisations touchées, présentes non seulement dans les grandes infrastructures publiques et privées, mais aussi dans de nombreuses habitations individuelles. Ce défi logistique et financier soulève des questions sur la capacité du gouvernement à résoudre cette crise dans les délais impartis.
La contamination de l’eau potable par des canalisations en plomb est un problème de santé publique majeur aux États-Unis. Bien que le plan ambitieux de Joe Biden et de l’EPA soit un premier pas significatif, il soulève aussi de nombreuses interrogations quant à sa faisabilité et à son financement. L’avenir dira si ces mesures suffiront à protéger durablement les populations vulnérables de ce danger invisible, mais omniprésent.