Après des événements sportifs fructueux tels que l’Euro 2021 et la Coupe du Monde 2022, le récent championnat d’Europe de football n’a pas répondu aux attentes des opérateurs de paris sportifs, qui doivent faire face à l’essor du marché illégal.
À l’instar de l’équipe de France, éliminée en demi-finale de la compétition, les sociétés de paris affichent un bilan mitigé. Au lendemain de la finale remportée par l’Espagne, l’Association française du jeu en ligne (AFJEL) a dressé un premier bilan du mois précédent, révélant des résultats en deçà des prévisions.
L’Autorité nationale des jeux (ANJ) espérait un record de mises, atteignant potentiellement un milliard d’euros, un seuil proche lors de la Coupe du Monde au Qatar. Cependant, les chiffres du marché se sont avérés inférieurs de 50 % à ces estimations, et les revenus des opérateurs agréés ont chuté de 25 % par rapport à ceux du Mondial.
La stagnation des mises, constatée pour la troisième année consécutive, s’accompagne d’une baisse de 5,3 % du nombre de joueurs uniques par rapport à l’année précédente.
La montée du marché illégal
L’AFJEL souligne une tendance inquiétante : le détournement des joueurs vers le marché illégal. Pour la première fois depuis 2010, le segment illégal a dépassé le marché légal, atteignant quatre millions de joueurs en 2023, contre 3,6 millions pour l’offre régulée.
Malgré leur interdiction en France, des sites de casino en ligne continuent de proposer des paris sur l’Euro 2024, offrant des cotes attractives sans aucune mesure de protection pour les joueurs. Nicolas Beraud, président de l’AFJEL, déplore que « le marché illégal s’étend rapidement, cannibalisant le secteur légal des paris sportifs. »
En dépit des efforts du régulateur pour bloquer les sites illégaux, ces initiatives semblent inefficaces, laissant le marché légal en difficulté face à une concurrence déloyale.