L’ex-juge Ibrahima Hamidou Dème a exprimé de vives critiques à l’encontre des nouvelles autorités après la première réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sous l’ère de Bassirou Diomaye Faye. Dans une déclaration marquée par son inquiétude, Dème a souligné que le CSM, en tant qu’institution constitutionnelle, est censé garantir l’indépendance de la justice, veiller à la transparence dans la nomination des magistrats et assurer le respect de l’inamovibilité des juges.
D’après lui, la première séance du CSM sous le nouveau régime n’a pas répondu aux attentes de rupture avec les pratiques antérieures. Au contraire, les décisions prises continueraient de refléter une domination excessive de l’Exécutif et une timidité persistante des magistrats. Dème a particulièrement critiqué le manque d’objectivité dans les critères d’affectation des magistrats, soulignant que ces décisions ne devraient pas être influencées par les jugements rendus en faveur ou contre des personnalités politiques.
Il a insisté sur la nécessité de courage et de volonté politique pour instaurer de véritables réformes. Selon lui, tant que le Chef de l’État ne s’engagera pas à garantir le bon fonctionnement des institutions en se tenant au-dessus des partis et tant que les magistrats ne rempliront pas pleinement leur rôle de gardiens des droits et libertés, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et l’État de droit resteront des idéaux inaccessibles.