L’agence de notation Standard & Poor’s a confirmé la notation « B+/B » du Sénégal à long et à court terme, mais a révisé ses perspectives de « stables » à « négatives » concernant la dette souveraine du pays. Cette information, relayée par Afrimag et Vox Pop, souligne des préoccupations croissantes sur la gestion budgétaire du Sénégal.
Dans sa note publiée vendredi dernier, Standard & Poor’s explique que ces perspectives négatives reflètent des inquiétudes quant au dérapage budgétaire prévu pour cette année, ainsi que des révisions potentielles des indicateurs de déficit et de dette pour la période 2019-2023, qui pourraient nuire à la crédibilité institutionnelle du pays.
Cette décision marque la deuxième dégradation de la notation du Sénégal par une agence spécialisée, suite aux déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a accusé le régime de Macky Sall de falsifier certains indicateurs macroéconomiques. La première dévaluation a été effectuée par Moody’s, qui a abaissé la note du pays de BA3 à B1, plaçant le Sénégal sous surveillance.
Standard & Poor’s précise toutefois que cette détérioration des perspectives ne peut être entièrement attribuée aux récentes annonces de Sonko. « Même avant les résultats controversés de cet audit, la situation budgétaire du Sénégal avait déjà montré des signes de dégradation significative », note l’agence.
Les nouvelles autorités sénégalaises doivent se préparer à une possible nouvelle mauvaise nouvelle, car Fitch Ratings, le troisième acteur majeur de la notation financière, pourrait bientôt suivre le même chemin que ses deux consœurs. Cette situation pourrait entraîner une hausse de la prime de risque pour le Trésor sénégalais, augmentant ainsi le coût des emprunts.
Les enjeux sont donc cruciaux pour le Sénégal, qui devra naviguer dans un contexte économique de plus en plus incertain.