Les déclarations d’Ousmane Sonko, appelant ses partisans à appliquer la loi du talion en réponse aux violences survenues à Saint-Louis, continuent de susciter de vives réactions. L’appel à la vengeance du leader de Pastef a choqué aussi bien des figures du pouvoir que de l’opposition. L’un des plus fermes détracteurs de cette position est l’ancien juge Ibrahima Dème, qui a vivement dénoncé ces propos.
Sur ses réseaux sociaux, Ibrahima Dème a exprimé son inquiétude quant aux déclarations de celui qui est également Premier ministre dans le gouvernement de transition. Sans nommer Sonko directement, il a fustigé ses propos, les qualifiant de « dangereux et irresponsables ». Selon Dème, ces déclarations vont à l’encontre des principes fondamentaux de la paix, de la démocratie et de la justice. Il a ajouté : « Comment comprendre qu’un chef de gouvernement d’une République comme le Sénégal demande qu’une justice privée puisse se substituer à la justice de l’État, même en cas de faillite de celle-ci ? »
L’ancien magistrat a ainsi souligné que de telles incitations à la vengeance risquent de perturber l’ordre public et de mettre en péril le système judiciaire du pays, qui doit rester le seul garant de la justice. La réaction de Dème s’inscrit dans un climat de tension grandissante à l’approche des élections législatives du 17 novembre, où les affrontements politiques et les appels à la violence sont devenus des enjeux majeurs du débat public.