À l’approche de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, le Kremlin manifeste une préférence pour le candidat républicain Donald Trump, bien qu’il affiche un soutien public mesuré. Entre 2024 et 2016, le contexte a considérablement évolué. Lors de la première candidature de Trump, Moscou exprimait sans réserve ses espoirs envers lui.
La nuit de sa victoire surprise en 2017, l’ambiance était à la fête. L’ultranationaliste Vladimir Jirinovski avait célébré avec 132 bouteilles de champagne dans son bureau, tandis que Margarita Simonyan, la rédactrice en chef de la chaîne d’État RT, annonçait son intention de circuler avec un drapeau américain sur sa voiture.
À l’époque, le pouvoir russe ne cachait pas sa satisfaction face à un président américain qui évitait de critiquer la situation des droits de l’homme en Russie. Beaucoup espéraient même que Trump allégerait les sanctions imposées à la Russie et pourrait reconnaître l’annexion de la Crimée.
Cependant, la réalité s’est révélée différente : en août 2017, Trump a signé une loi renforçant les sanctions contre la Russie pour son annexion de la Crimée et son ingérence en Ukraine. Bien qu’il ait critiqué cette loi par la suite, il ne l’a pas empêchée.
Aujourd’hui, Moscou adopte une approche plus prudente, même si les déclarations de Trump et de son colistier J.D. Vance sur l’Ukraine et l’aide militaire américaine résonnent favorablement au Kremlin. Un autre indice de cette stratégie est la forte critique que la télévision d’État adresse à Kamala Harris.
Le Kremlin espère toujours l’élection de Trump, mais un résultat incertain pourrait également lui être bénéfique. Que ce soit avec une présidence de Harris sans majorité claire ou un résultat contesté dans un contexte de polarisation et de violences postélectorales, ces scénarios pourraient compliquer la gouvernance américaine.
Tout développement qui détournerait l’attention des États-Unis de la politique étrangère et renforcerait les difficultés internes serait perçu comme favorable par Moscou.