Aujourd’hui, au tribunal de Mombasa, au Kenya, le chef de l’Église internationale de la Bonne nouvelle, Paul Nthenge Mackenzie, et 94 coaccusés comparaissent pour « terrorisme ». Cette accusation fait suite au « massacre de Shakahola », découvert en avril 2023 dans une forêt du sud-est du pays, où les corps de 429 adeptes ont été retrouvés. Le pasteur est accusé d’avoir encouragé ses fidèles à jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde. Le procureur a dénoncé aujourd’hui « une organisation criminelle ayant perpétré des actes violents au nom d’une idéologie ».
Le 8 juillet 2024, à Mombasa sur la côte kényane, ont débuté les audiences du procès pour terrorisme impliquant le pasteur Paul Mackenzie et ses 94 co-accusés, dans le cadre de l’affaire du massacre de Shakahola. L’audience, placée sous haute surveillance, s’est ouverte ce matin au tribunal de Shanzu, connu pour traiter les affaires de terrorisme, où de nombreux membres du groupe shebab ont été jugés par le passé.
Les audiences de ce jour ne sont pas accessibles au public. Les accusés sont si nombreux qu’ils remplissent tous les bancs normalement réservés au public, laissant la presse occuper le box des accusés.
Lors de la première audition ce matin, la Cour a demandé un huis clos total pour le témoignage du premier témoin. Les journalistes ont donc été contraints de quitter la salle d’audience après les remarques préliminaires du procureur.
Dans ses déclarations, le procureur a affirmé détenir des preuves matérielles qui établissent que Paul Mackenzie et ses co-accusés formaient « une organisation criminelle ayant perpétré des actes violents au nom d’une idéologie ». Ces preuves incluent des documents numériques, des visites sur les lieux des crimes, une reconstitution des événements, ainsi que des témoignages et des expertises qui seront présentés lors du procès.
En réponse, l’avocat de la défense, Lawrence Obonyo, a rejeté ces arguments en les qualifiant d’allégations infondées. Selon lui, Paul Mackenzie et ses co-accusés ont simplement exercé leurs droits constitutionnels fondamentaux, notamment la liberté de religion, d’expression et d’association garantie par la Constitution kényane.
En avril 2023, des fosses communes avaient été découvertes dans la forêt de Shakahola près de Kilifi, sur la côte kényane. Les victimes, qui étaient des fidèles de l’Église internationale de la Bonne nouvelle dirigée par le pasteur Mackenzie, étaient décédées de faim. Le pasteur prêchait un jeûne extrême comme moyen de rencontrer Jésus.