Le Dialogue Inter-Maliens : Quelle Suite Après les Recommandations ?
Après un mois de débats intenses, le dialogue inter-malien a pris fin, laissant place à une interrogation cruciale : quelles seront les prochaines étapes ? Le 10 mai 2024, les autorités maliennes de transition ont clos les discussions, aboutissant à la formulation de près de 300 recommandations. Parmi celles-ci, figure en tête la proposition de prolonger la période de transition « jusqu’à la stabilisation du pays », une durée estimée entre deux et cinq ans.
Toutefois, l’annonce de ces recommandations n’a pas manqué de susciter des réactions contrastées, voire franchement hostiles. Dans une déclaration unifiée, la quasi-totalité des partis politiques maliens ont vivement dénoncé ce qu’ils qualifient de « grotesque piège politique » ourdi par les autorités de transition afin de perpétuer leur emprise sur le pouvoir.
Face à ces tensions et divergences d’opinions, quelles perspectives s’ouvrent désormais ? La question demeure ouverte, et l’avenir politique du Mali semble plus incertain que jamais. Alors que les recommandations du dialogue inter-malien sont sur la table, leur mise en œuvre effective dépendra largement de la volonté politique des acteurs impliqués, ainsi que de leur capacité à surmonter les obstacles et à instaurer un consensus durable.
Dans les semaines à venir, le paysage politique malien pourrait ainsi être marqué par des pourparlers ardus, des tensions exacerbées et des défis à relever. Reste à savoir si ces recommandations constitueront un véritable levier vers la stabilité et la démocratie, ou si elles ne seront qu’une étape supplémentaire dans un processus politique complexe et turbulent.
Parmi les recommandations émises lors du récent dialogue inter-malien, certaines se démarquent par leur portée et leur impact potentiel. La prolongation de la période de transition, la possibilité pour le colonel Assimi Goïta de se présenter à l’élection présidentielle à venir, et l’élévation des colonels actuellement au pouvoir au grade de général figurent parmi les plus notables.
Cependant, à ce stade, aucune décision concrète n’a été prise ou du moins annoncée. La balle est désormais dans le camp des organes de transition, notamment le gouvernement ou le Conseil national de transition (CNT), qui agit en tant qu’assemblée législative. Il leur revient de prendre en compte ces recommandations et de les mettre en œuvre. Bien que aucune échéance précise n’ait été fixée, il est probable que de nouveaux projets de loi ou décrets soient bientôt proposés.
Cette démarche a été soulignée par le colonel Assimi Goïta lui-même lors de la clôture des travaux. Il a exhorté les organes de transition à une application diligente et rapide des recommandations. Pourtant, ces recommandations ont été vivement critiquées par la quasi-totalité des partis politiques maliens. Ces derniers soulignent que les participants au dialogue ne sont pas des élus mandatés par le peuple, et remettent en question la nature « exécutoire » de leurs conclusions.
Dans ce contexte, l’avenir politique du Mali reste incertain, et les prochaines étapes de la transition seront scrutées avec attention. Les décisions prises dans les semaines à venir pourraient avoir des répercussions majeures sur la stabilité et la démocratie dans le pays.
Est-ce que les autorités de transition adopteront cette proposition, malgré leur rupture de l’Accord de paix et l’exclusion de ces groupes des pourparlers du dernier mois ? « Nous ne sommes pas prêts pour le dialogue », déclare déjà un porte-parole du CSP, soulignant que les autorités actuelles ont opté pour la guerre et laissant toute négociation éventuelle aux futurs nouveaux dirigeants.