Dans les premières lueurs d’un matin ordinaire, Abdoulaye Guèye, imam de la mosquée de la Cité Marine de Derklé, s’apprêtait à guider la prière matinale. Cependant, l’ordre et la sérénité ont été brusquement rompus par deux fidèles qui, de manière inattendue, ont encerclé l’imam, l’ont neutralisé et éjecté du lieu de culte.
Les motivations derrière cet acte inhabituel ? Selon les agresseurs identifiés comme El Malick Bâ et Ahmed Tidiane Ndiaye, Guèye n’était pas résident du quartier et aurait été jugé incompétent pour son rôle. Cette expulsion a conduit à des conséquences judiciaires pour les accusés.
Devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, le 22 mai, Bâ et Ndiaye ont été accusés de coups et blessures volontaires, entrave à l’exercice d’un culte et outrage au ministère d’un culte, suite à la plainte de l’imam. Guèye a affirmé avoir été agressé physiquement, nécessitant une période de récupération de 21 jours, comme en atteste un certificat médical.
Lors de l’audience, Guèye a déclaré que les prévenus avaient planifié leur action, organisant une assemblée générale pour le destituer en son absence et nommer un nouvel imam. Bien que Bâ et Ndiaye aient admis avoir expulsé Guèye de force de la mosquée, ils ont nié l’avoir agressé physiquement, justifiant leur action par des motifs de destitution légitimes.
Le procureur de la République a jugé les faits incontestables et a requis l’application de la loi. La partie civile a demandé une compensation financière tandis que la défense a plaidé la relaxe pour les accusations de coups et blessures volontaires, remettant en question la validité du certificat médical de Guèye.
À la suite du verdict, Bâ et Ndiaye ont été relaxés des accusations de coups et blessures volontaires mais reconnus coupables d’entrave à l’exercice d’un culte et d’outrage au ministère d’un culte. Leur peine se compose de trois mois de prison avec sursis et une indemnisation de 200 000 francs CFA à verser à la partie civile en réparation du préjudice subi.