L’écrivaine camerounaise Marthe-Cécile Micca a récemment pris la parole pour éclairer l’affaire Baltazar Ebang Enonga, en y apportant un éclairage audacieux sur les liens pervers entre le sexe rituel et l’exercice du pouvoir politique. À travers une analyse sans concession, l’autrice explore les mécanismes qui permettent à certains hommes politiques de manipuler et de contrôler, non seulement leurs collaborateurs, mais aussi les populations, à travers des pratiques occultes.
Dans un texte percutant intitulé Le sexe rituel pour acquérir la domination en politique, Marthe-Cécile Micca s’attaque directement à la question de la quête du pouvoir et des sacrifices personnels qu’elle implique. Elle dévoile les dessous de certaines stratégies utilisées par des politiciens pour s’installer durablement dans la sphère du pouvoir.
Le sexe rituel : un outil de domination
Selon Micca, les politiciens ont besoin d’incarner une forme de pouvoir symbolique, souvent associée à des pratiques mystiques et occultes. L’acte marial, en particulier, possède une dimension spirituelle et métaphysique : « le pouvoir d’un homme marié se trouve dans le calice de sa femme », écrit-elle. Ainsi, lorsqu’un homme mystique entre en relation avec une femme mariée, il « prend » symboliquement le pouvoir de l’époux, qui perd de son autorité divine et spirituelle.
Ce phénomène est particulièrement marqué dans les milieux où les ambitions politiques sont exacerbées. L’autrice va plus loin en soulignant que certaines femmes, par amour ou par calcul, sont prêtes à sacrifier leur fidélité conjugale pour faire avancer la carrière de leur mari. Parfois, des femmes « objets » acceptent des sacrifices sexuels, sans que leurs époux n’y voient de problème, tant qu’il s’agit d’un levier pour leur promotion. Dans ce contexte, la femme devient un instrument dans un système où la fidélité et l’harmonie conjugales sont sacrifiées au profit d’une domination politique.
La dimension perverse des relations occultes
Micca met également en lumière la dimension occulte des relations, en particulier en ce qui concerne les femmes mariées, les sœurs, les amies proches et même les filles. Selon l’autrice, ces pratiques ne se limitent pas aux relations sexuelles traditionnelles, mais s’étendent à des formes plus pernicieuses de domination. Elle précise que pour les adeptes de certaines croyances sataniques, coucher avec des femmes proches d’un homme, qu’il s’agisse de sa femme, de sa sœur, ou même de sa fille, est perçu comme un moyen d’acquérir plus de pouvoir.
Un des points les plus choquants de l’analyse de Micca réside dans sa description de l’anus comme un « centre de gravité » dans ces rituels. Loin d’être une simple métaphore, cette idée reflète l’importance accordée à cet acte dans certaines croyances, où il est censé libérer et absorber des énergies occultes, nourrissant des entités diaboliques. Ainsi, ces pratiques s’inscrivent dans un cadre plus large de transgression de l’ordre naturel et divin.
Un constat accablant sur les pratiques politiques
L’autrice n’hésite pas à dénoncer l’instrumentalisation de la sexualité dans l’ascension politique. Elle critique la manière dont certains hommes politiques exploitent la vulnérabilité de leurs proches pour manipuler les relations de pouvoir. Loin d’être un simple phénomène isolé, ce type de pratique serait, selon Micca, un facteur déterminant dans l’établissement de réseaux de pouvoir occultes qui influencent profondément les décisions politiques.
Au-delà de la simple condamnation morale, Marthe-Cécile Micca propose une réflexion sur la manière dont ces pratiques contribuent à la consolidation de l’autorité politique, souvent au détriment de l’éthique et des valeurs humaines. Les conséquences de telles alliances occultes seraient multiples : elles fragilisent les relations sociales et familiaux, tout en rendant le système politique plus opaque et plus difficile à réformer.
Dans cette analyse incisive, l’écrivaine invite à réfléchir sur la manière dont les rapports de pouvoir et les pratiques occultes se nourrissent mutuellement, donnant naissance à des dynamiques politiques de plus en plus complexes et, pour certains, inextricables.
À travers son texte, Marthe-Cécile Micca soulève des questions essentielles sur les rapports entre pouvoir, sexe et occultisme dans la politique camerounaise. Elle met en lumière une réalité troublante, où la quête du pouvoir passe parfois par des transgressions spirituelles et morales profondes, exploitant les vulnérabilités humaines pour consolider une domination durable. Une lecture qui force à remettre en question non seulement la nature du pouvoir politique, mais aussi la manière dont il est acquis et maintenu.