Mercredi, une base située dans l’est du Soudan, jusqu’alors relativement épargnée par le conflit qui déchire le pays depuis quinze mois, a été la cible d’une attaque de drone. L’incident s’est produit pendant la visite du chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane.
L’armée a confirmé avoir enregistré « cinq morts » lors de cette attaque survenue lors d’une cérémonie de remise des diplômes à la base de Gibet, à environ cent kilomètres de Port-Soudan, la capitale de facto du gouvernement soutenu par l’armée. La télévision soudanaise a interrompu la diffusion en direct de l’événement pendant une quinzaine de minutes. Selon des témoins cités par l’AFP, le général Burhane a quitté la cérémonie après l’attaque.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre opposant l’armée aux Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo. Ce conflit a déjà causé des dizaines de milliers de décès et provoqué une crise humanitaire majeure dans le pays.
Cette attaque de drone, la première de ce type dans l’État de la mer Rouge à l’est du Soudan, où l’armée, le gouvernement et l’ONU ont des installations, n’a pas été revendiquée par les FSR.
Fin juin, les paramilitaires avaient annoncé avoir pris le contrôle d’une base dans la capitale de l’État de Sennar, situé au sud-est du pays. Les paramilitaires exercent un contrôle significatif sur la majeure partie de Khartoum, ainsi que sur les États d’al-Jazira, du Darfour et du Kordofan.
Dans le nord du pays, les paramilitaires ont assiégé la ville d’el-Facher, capitale de l’État du Darfour-Nord, mettant en danger des centaines de milliers de civils qui souffrent de pénuries alimentaires et d’eau. Récemment, soixante-cinq personnes, principalement des enfants, ont été tuées lors de bombardements des FSR, selon les comités locaux d’entraide.
La guerre a entraîné le déplacement de plus de onze millions de personnes à l’intérieur du pays et à l’étranger. Les deux camps sont accusés de crimes de guerre pour avoir délibérément ciblé des civils et bloqué l’aide humanitaire.
Mardi, le ministère des Affaires étrangères soudanais a exprimé sa volonté de tenir davantage de discussions avant de répondre positivement à l’invitation de Washington pour des pourparlers prévus en août à Genève, dans le but de parvenir à un cessez-le-feu. Les tentatives précédentes de négociations à Jeddah, en Arabie saoudite, ont échoué.