Le vendredi 4 octobre, la veille d’une Assemblée générale extraordinaire de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) prévue le lendemain à Brazzaville, la gendarmerie a interrompu la tenue de l’événement en déployant ses agents au siège de l’organisation. Cette intervention, qui a eu lieu en présence de représentants de la FIFA et de la CAF, marque une escalade sans précédent dans le conflit qui oppose le ministère des Sports et les membres de la Fécofoot depuis plusieurs mois.
Scellage du siège de la Fécofoot
Peu après la descente de la gendarmerie, le siège de la Fécofoot a été scellé sur décision de la justice, empêchant ainsi toute activité. Dans le même temps, des jeunes supporters de l’équipe nationale se sont rassemblés devant le bâtiment pour exprimer leur frustration face aux problèmes persistants du football congolais. La situation est d’autant plus préoccupante que la sélection nationale n’a pas participé à une Coupe d’Afrique des Nations (CAN) depuis 2015, et les perspectives ne semblent guère s’améliorer. Les Diables Rouges sont mal engagés dans les éliminatoires de la CAN 2025, qui se tiendra au Maroc, ainsi que pour le Mondial 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique.
Pour les supporters, la démission du président de la Fécofoot, Jean Guy Mayolas, apparaît comme la seule issue possible. « Nous voulons qu’il parte, car le niveau du football congolais ne cesse de décliner. Cette année, par exemple, la Fédération n’accorde que 7 millions de francs CFA [un peu plus de 10 000 euros] à chacun des 14 clubs de Ligue 1. C’est insuffisant comparé aux 50 millions donnés au Cameroun. Que fait la Fédération pour les soutenir ? » s’indigne un jeune supporter. Un autre ajoute : « Les joueurs réclament des primes, et ceux qui sont appelés en sélection ne se présentent plus à cause de ça. La responsabilité incombe à la Fédération, qui ne s’organise pas correctement. Un changement s’impose ! »
Un conflit qui perdure
Cet incident s’inscrit dans un bras de fer qui dure depuis plusieurs mois entre le ministère des Sports et les dirigeants de la Fécofoot, centré sur la gestion du football congolais. Un responsable de la Fécofoot a déclaré que la situation actuelle découle des récentes déclarations de son président, qui avait accusé le ministère de gérer « tout l’argent du football congolais » après la lourde défaite contre le Maroc (0-6) lors des éliminatoires de la Coupe du monde en juin dernier.
L’issue de ce conflit demeure incertaine. Alors que le ministère des Sports a mis en place une commission exigeant le départ immédiat des membres de la Fécofoot, ces derniers affirment que leur mandat court jusqu’en 2026 et semblent bénéficier du soutien de la FIFA et de la CAF. La tension entre les deux entités risque donc de s’intensifier dans les jours à venir.