À la veille des élections législatives prévues pour le 17 novembre, le climat politique du Sénégal se dégrade de manière inquiétante, marqué par une montée des violences, malgré les avertissements du président Bassirou Diomaye Faye appelant au calme.
Dans ce contexte, Thierno Alassane Sall, tête de liste de la coalition Sénégal Kessé, exhorte les plus hautes autorités à prendre leurs responsabilités face aux risques croissants qui menacent la stabilité du pays. Selon lui, la situation actuelle, alimentée par un discours incendiaire de certains responsables politiques et les attaques répétées contre les cortèges de campagne, pourrait conduire le Sénégal vers une crise politique majeure, sur fond de tensions sociales et économiques grandissantes.
Un climat tendu malgré les avertissements
Avant le début de la campagne électorale, le président Bassirou Diomaye Faye avait jugé nécessaire de mettre en garde les partis en lice contre l’utilisation de la violence. Cependant, cette mise en garde semble être restée sans effet face à des incidents violents qui se sont multipliés ces dernières semaines. Notamment, l’attaque au cocktail Molotov du siège d’une coalition et les appels de certains leaders politiques à la mobilisation armée n’ont pas été suivis de mesures fermes de la part des autorités.
Cette absence de répression de la violence a, selon Thierno Alassane Sall, créé un climat propice à l’escalade. Le cortège du Premier ministre a récemment été ciblé par des jets de pierres, illustrant une détérioration continue de la situation. Les violences subies par les cortèges de campagne à Saint-Louis, où des membres de l’opposition ont été agressés, ne font que confirmer cette dynamique inquiétante.
L’appel à la responsabilité des autorités
Face à cette montée des tensions, Thierno Alassane Sall estime que le Premier ministre, malgré son rôle dans l’escalade de cette situation, dispose des moyens nécessaires pour apaiser la situation. En effet, des cadres institutionnels tels que le Conseil national de sécurité ou le Conseil des ministres offrent des espaces propices à la prise de décisions pour endiguer cette crise.
Cependant, au lieu d’agir avec la hauteur de vue et la gravité requises, le Premier ministre semble, selon Sall, exacerber la situation en se comportant comme un chef de milice, incitant à une « loi du talion ». Cette posture, selon le leader de Sénégal Kessé, a été relayée par des responsables de l’administration, tous nommés par le Président. Cette dynamique crée un précédent dangereux qui, dans un cadre démocratique normal, aurait entraîné des sanctions immédiates contre ceux qui en sont responsables. Mais, face à un système politique où une rivalité entre les têtes de l’exécutif semble prendre le dessus, le pays se trouve au bord d’une crise majeure.
Une crise imminente à plusieurs niveaux
Thierno Alassane Sall appelle ainsi les deux têtes de l’exécutif, le Président et le Premier ministre, à évaluer sérieusement les dangers que leur rivalité pourrait faire peser sur le pays, alors même que le Sénégal est déjà confronté à une crise économique et sociale d’ampleur. Le climat politique actuel, selon lui, rend le pays particulièrement vulnérable, et une issue pacifique doit être recherchée avec urgence pour éviter une dérive violente.
À l’approche des élections législatives, ce climat de tension soulève de nombreuses interrogations sur la capacité des autorités à garantir la stabilité et la sécurité du pays, dans un contexte où la situation reste extrêmement volatile.