Le nouveau référentiel de la politique économique et sociale du Sénégal a été dévoilé ce lundi au CICAD, avec pour ambition de « relever le défi de la transformation systémique du pays d’ici 2050 ». Cependant, l’économiste Thierno Thioune, interrogé par L’Observateur, a mis en lumière plusieurs failles dans ce projet.
Thioune souligne que le document ne précise pas comment la croissance projetée sera partagée. « Lorsqu’on atteindra la croissance anticipée, il est crucial de déterminer comment ces flux de croissance seront distribués équitablement », avertit-il. Il insiste sur le fait que, bien que des valeurs aient été évoquées, la culture de la paix et de la stabilité doit également être intégrée, car ces éléments sont essentiels au développement.
L’économiste recommande que le projet inclue des plans quinquennaux détaillés, accompagnés de priorités et de réformes institutionnelles dans le cadre de la Commission nationale de réforme et d’innovation (CNRI). Il plaide pour des modifications réglementaires qui améliorent le climat des affaires, le financement de l’économie, et favorisent un développement durable.
En évoquant le secteur privé, Thioune interroge l’efficacité des investissements réalisés jusqu’à présent. « Il est nécessaire de modifier la réglementation du travail et de renforcer la convention entre l’État et les employeurs », affirme-t-il. Selon lui, pour accroître la compétitivité, il est d’abord impératif d’améliorer les niveaux de productivité, tout en intégrant le secteur informel dans l’économie formelle.
L’économiste insiste sur l’importance de soutenir des secteurs tels que le commerce, l’artisanat, le micro-tourisme et le transport pour élargir la base productive. Il propose également la création d’une commission dédiée à l’identification de nouvelles activités et à la promotion des secteurs porteurs.
En conclusion, Thioune rappelle que le projet a évoqué l’équité, mais il reste flou sur les mécanismes permettant de réduire les inégalités.