Benyamin Netanyahu agit dans son propre intérêt, et pour sa survie politique, disent près de la moitié des Israéliens, écrit notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Tant que la guerre se poursuit, il peut se maintenir au pouvoir. Si un accord de trêve avec le Hamas est trouvé, si les otages israéliens sont libérés, sonnera alors l’heure des comptes en Israël.
La rue israélienne est de nouveau en ébullition. L’unité affichée au lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas s’estompe. À Jérusalem, à Tel-Aviv, des manifestations ont lieu pour réclamer le départ et le jugement de Benyamin Netanyahu, responsable selon les protestataires, de l’échec sécuritaire du 7 octobre 2023.
Fracture
La fracture s’étend de la base jusqu’au sommet de l’État. Au sein même du cabinet de guerre, c’est l’incompréhension. Selon la radio publique israélienne, les responsables qui y siègent critiquent les décisions du Premier ministre au sujet de l’accord de trêve.
Alors qu’un cadre de négociations avec le Hamas avait été établi, Benyamin Netanyahu a souhaité y ajouter une condition de dernière minute : la liste des otages encore vivants. « Il n’est pas nécessaire de faire de cette liste un obstacle à l’avancement des négociations », explique une source au journal Haaretz.
Cessez le feu « immédiat »
« Vu l’immense ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pendant au moins les six prochaines semaines, c’est ce qui est sur la table actuellement », a déclaré la vice-présidente américaine, Kamala Harris, lors d’un discours, dimanche 3 mars, en Alabama. « Cela permettrait de libérer les otages et d’obtenir une aide humanitaire importante. Cela nous permettrait de construire quelque chose de plus durable pour garantir la sécurité d’Israël et respecter le droit du peuple palestinien à la dignité, à la liberté et à l’autodétermination. Le Hamas doit accepter cet accord. Obtenons un cessez-le-feu. Réunissons les otages avec leurs familles et apportons une aide immédiate à la population de Gaza. »
Source: RFI