Les organisations internationales des droits humains, dont Human Rights Watch (HRW), Amnesty International et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), ont lancé un cri d’alarme concernant la situation des droits humains au Niger, juste avant l’anniversaire de l’arrivée au pouvoir du régime militaire le 26 juillet 2023.
Depuis leur prise de pouvoir il y a un an lors d’un coup d’État, les autorités militaires du Niger ont intensifié leur répression contre l’opposition, les médias et toute dissidence pacifique, selon un communiqué commun des trois ONG. Elles exigent la libération immédiate de toutes les personnes détenues pour des motifs politiques et le respect des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression, d’opinion et d’association.
Amnesty International a spécifiquement appelé à la libération de Mohamed Bazoum, le président élu renversé lors du coup d’État, ainsi que de sa femme Hadiza, tous deux détenus depuis lors. Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, a souligné ces demandes.
Les organisations rapportent que le régime militaire a procédé à l’arrestation arbitraire d’au moins 30 responsables du gouvernement précédent, incluant d’anciens ministres et des proches de l’ancien président, sans respect des procédures légales ni des droits à un procès équitable. Certains ont été détenus au secret par les services de renseignement avant d’être transférés dans des prisons de haute sécurité, ont affirmé leurs avocats.
En outre, les restrictions sur la liberté des médias se sont intensifiées, avec des menaces, des harcèlements et des arrestations arbitraires visant des journalistes. De nombreux journalistes se disent contraints à l’autocensure par peur de représailles.
Le régime a récemment rétabli des peines d’emprisonnement liées à une ancienne loi sur la diffusion de données numériques perturbant l’ordre public, une mesure perçue comme visant à réprimer toute voix dissidente, selon Drissa Traoré, secrétaire général de la FIDH.
En janvier, un décret a suspendu les activités de la Maison de la Presse, une organisation de médias indépendante, et a instauré un nouveau comité de gestion des médias dirigé par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur.
Le général Abdourahamane Tiani, à la tête du régime depuis un an, prévoit de célébrer cet anniversaire lors de festivités sur plusieurs jours, malgré les préoccupations croissantes exprimées par les organisations internationales des droits humains quant à la détérioration continue des libertés civiques et des droits fondamentaux au Niger.