Le 1er octobre prochain pourrait marquer le retour de la contestation sociale au Nigeria, selon les promesses faites par les organisateurs du mouvement « End Bad Governance » à la fin de leurs manifestations le 10 août. Lancé le 1er août, ce mouvement a respecté son calendrier de dix jours de mobilisation, mais le président Bola Ahmed Tinubu demeure préoccupé par l’ampleur des manifestations, qui ont attiré des centaines de milliers de Nigérians.
Malgré les couvre-feux imposés dans le Nord du pays et une alerte rouge de la police sur tout le territoire, qui ont limité la participation, la marche de Lagos a été particulièrement suivie samedi. Bien que le mouvement contre la mauvaise gouvernance n’ait ni leader ni coordination nationale, il a néanmoins réussi à faire pression sur le président Tinubu, qui a proposé d’ouvrir un dialogue social en réponse aux marches massives.
En vue de la reprise possible des manifestations le 1er octobre, des organisations et des voix de la société civile devraient s’engager pour structurer une protestation à durée indéterminée. Cette perspective inquiète le gouvernement, surtout après la mobilisation inattendue de la jeunesse du Nord, qui a pris les autorités fédérales et locales par surprise.
La police nigériane, déjà accusée de brutalité durant les dix derniers jours, sera sous haute surveillance pour évaluer sa capacité à gérer une éventuelle nouvelle vague de contestation. La récente mémoire du massacre du péage de Lekki, survenu le 20 octobre 2020, reste omniprésente. À la fin du mouvement #EndSars contre les violences policières, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des manifestants, faisant 48 victimes selon un rapport de plus de 300 pages qui a fuité dans la presse, et corroboré par Amnesty International avec un bilan de 11 morts et quatre disparus.