Lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le Mali a sévèrement critiqué le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en réponse à ses commentaires sur la crise malienne. Abdoulaye Maiga, ministre de la Décentralisation et porte-parole de Bamako, a dénoncé les déclarations d’Attaf du 31 juillet 2024, les qualifiant d’ingérence grave dans les affaires intérieures du Mali.
Des divergences sur la gestion de la crise malienne
Le diplomate algérien avait estimé que le conflit malien ne nécessitait pas de solution militaire, le décrivant comme un « différend entre frères » devant se résoudre par des moyens politiques. Il avait également défendu l’Accord d’Alger, affirmant qu’il avait permis de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali, et avertissant qu’un abandon de cet accord aurait des conséquences négatives.
En réponse, Abdoulaye Maiga a rejeté ces propos, soulignant que la gestion de la crise relevait exclusivement de la souveraineté malienne. « La nature de la solution déployée par les autorités maliennes ne concerne que les Maliens », a-t-il fermement déclaré.
L’Accord d’Alger : un sujet de discorde
Le ministre malien a également adressé une pique cinglante à l’Algérie concernant l’Accord d’Alger, déclaré caduc par Bamako depuis le 25 janvier 2024. « Les Maliens n’ont qu’un seul souhait concernant cet accord : que son âme repose en paix », a-t-il lancé, affirmant que les tentatives algériennes de le ranimer étaient vaines.
Une posture de réciprocité face aux attaques
Abdoulaye Maiga a ensuite mis en garde contre toute forme d’agression envers le Mali, qu’elle soit verbale ou militaire. « Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. Pour chaque mot employé de travers, nous réagirons de la même manière », a-t-il averti, illustrant la volonté du Mali de ne plus tolérer aucune ingérence dans ses affaires internes.
Ces échanges tendus montrent la fracture grandissante entre les deux pays sur la question de la gestion de la crise au Mali et le rôle de l’Accord d’Alger, accentuant les divergences entre Bamako et Alger.